Plante très commune, la fleur de Pâques est négligée, alors qu’elle soigne les hématomes aussi bien que l’arnica, regrette le droguiste Claude Roggen.
Voici l’exemple typique d’un remède oublié: trop simple, ou trop évident peut-être, pour les esprits modernes. Autrefois, on utilisait couramment les propriétés anti-inflammatoires et vulnéraires de la pâquerette vivace, présente dans chaque jardin de curé. Malheureusement, cet usage ancien a été abandonné.
A l’image de l’arnica, grande consolatrice des petits bobos, la pâquerette était utilisée en cas de coups ou de chutes, pour résorber les hématomes et les contusions. En allemand, on la surnomme d’ailleurs Arnica der Geburt, l’arnica de la naissance, peut-être parce que cette fleur toujours facile à trouver était utilisée pour apaiser les douleurs consécutives à l’accouchement.
En cas d’acné
La pâquerette est utile pour nettoyer et guérir les plaies, ou en cas d’acné. Pour préparer des compresses à appliquer sur les contusions et les blessures, on mélangera 1/3 de teinture mère avec 1/3 de vinaigre et 1/3 d’eau. En pleine nature, on peut aussi appliquer directement des feuilles et fleurs fraîches écrasées sur des hématomes.
Pour l’acné, on peut préparer facilement une lotion à appliquer sur le visage, ou en cas de dermatite. Il suffit d’infuser une cuillerée à soupe de fleurs fraîches dans un litre d’eau: boire la moitié par petites gorgées et employer l’autre moitié pour nettoyer la peau. Les drogueries Roggen fournissent volontiers des conseils pour d’autres usages thérapeutiques.
Aussi comestible
Il n’y a que deux mois dans l’année où la pâquerette ne fleurit pas: en décembre et en janvier, la belle fait la pause. Le reste du temps, on la trouve partout, qui égaie de son éclat discret les prairies, les gazons et les chemins. Son nom latin reflète cette persistance: bellis signifie beau, et perennis, vivace, durable. La pâquerette tire son nom français de la fête de Pâques, moment de l’année où ses fleurs sont les plus abondantes.
Les pâquerettes ne sont pas que belles; elles sont aussi bonnes à croquer. Comestibles et légèrement aromatiques, leurs fleurs décorent magnifiquement les crudités, les boissons et les desserts. On peut hacher leurs feuilles dans une salade, les consommer cuites en légume, ou les incorporer avec des fleurs à des potages, des purées ou des farces à viande. Quant aux boutons floraux, on peut les apprêter dans du vinaigre comme des câpres. Autant de délices à déguster avec mesure, bien sûr. A défaut, on expérimentera une autre propriété de la pâquerette: un léger effet laxatif.
Ce texte est tiré du livre Les secrets du druide 2 – Sur les pas des maîtres à soigner de Claude Roggen, publié aux Editions du Bois Carré et en vente dans les drogueries Roggen et sur notre boutique en ligne shop.roggen.ch
>> Réécouter le podcast du MAG de Radio Fribourg du 19 mars 2024, dédié à la pâquerette, avec Emanuel Roggen.
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